Besoin d'un peu d'air... [PV DRAGO]

Hermione Granger, après avoir assisté à l’annuelle cérémonie de répartition des premières années dans la grande salle avait faussé compagnie à ses condisciples du fait d’un besoin pressant de prendre l’air. En effet, elle ne savait pour quelle raison au juste, la jeune femme, s’était sentie oppressée par le brouhaha incessant qui grondait dans la Grande Salle et avait ressenti le besoin de venir s’isoler au calme afin de laisser libre court à sa réflexion. Effectivement, après deux années passées à étudier à Poudlard, soldées par un affrontement avec le seigneur des ténèbres, la jeune femme se demandait ce qu’allait encore bien pouvoir inventer le mage noir pour arriver à ses fins, et au fond d’elle-même le redoutait quelque peu étant donné que l’année précédente, il avait été à deux doigts d’arriver à ses fins, et elle, à deux cheveux de perdre la vie en étant confrontée à son charmant basilic de compagnie…

Plongée dans ses pensées, la jeune Gryffondore foulait doucement l’herbe, et une brise de vent frais lui arracha un frisson. Les yeux perdus dans le vide, elle allait et venait pensante, avant de finir par s’asseoir au pied d’un arbre contre lequel elle se recroquevilla avant de fermer les yeux. Elle devait essayée d’avoir des pensées agréables ! Elle était enfin de retour à la maison, ses amis étaient tous là et en forme ! Que demander de plus ? Rien… Enfin… A la réflexion… Il manquait peut-être quelque chose à Hermione… Elle se prenait parfois à rêver de romances idillyques inspirées des nombreux romans qu’elle était amenée à lire mais mettait toujours rapidement fin à ces instants d’égarements, convaincus de n’intéresser personne… C’est avec cette pensée qu’elle se mit à somnoler…

Hermione, alors qu'elle venait de s'installer, somnolant, plongée dans ses pensées fut prise d'un violent sursaut lorsqu'elle reconnu la voix de Drago Malfoy.

- Tiens tiens Granger le retour ! Qu'est-ce que tu fous là toute seule ? Potter et Weasley t'ont enfin abandonné.

Elle se leva d'un bon et jeta un regard noir au jeune serpentard qui arborait fièrement un air railleur, avachi par terre, nonchalant.

- Je t'en pose des questions Malfoy ?! Et puis je te retourne la question ! Les deux Gorilles qui te servent d'amis t'ont faussé compagnie ?

Drago vint s'asseoir en face d'Hermione arborant toujours ce petit air supérieur qui n'appartenait qu'à lui et avec un calme déroutant lui répondit :

- Comme tu vois ! J’ai réussi à m’en débarrasser ! Même Parkinson et Wicked m’ont lâchées. Si ça ce n’est pas beau…

Hallucinée, la jeune femme le regarda s'étendre de nouveau dans l'herbe et croiser les bras derrière la tête, fermant les yeux et s'installant comme si elle n'était pas là. Puis, au bout de quelques secondes, celui-ci lança :

- Je vois que tu t’enlaidis d’années en années Granger ! Remarque avec Weasley , vous formez un moche couple , si on peut dire un couple parce que engueulades sur engueulades c’est pas la clé de l’amour !

Un petit sourire amusé éclaira le visage de la jeune Gryffondore qui, contre toute attente se rassit dans l'herbe aux côtés de Drago. Ironique, elle savait l'être elle aussi, pensa-t-elle avant de réppliquer :

- Merci Malfoy, je te retourne le compliment ! Puis en ce qui concerne Ron, tu es loin du compte, c'est un peu mon frère de coeur, comme Harry d'ailleurs, et comme tous frères et soeurs les disputes sont fréquentes, mais en tant que fils unique, il est normal que tu ne connaisses pas ça... Ajouta-t-elle

- Il est certain que l'amitié qui nous lie ne fait pas des frères et soeurs au sens où tu l'entends peut-être, mais les épreuves que j'ai pu traverser à leur côté m'a rapproché d'eux à tel point que c'est plus fort que de l'amitié mais pour autant, ce n'est pas de l'amour au sens où tu l'entends... Je tiens à eux comme à des frères, des cousins ou ce que tu voudras... Et puis... Je suis peut-être fille unique... Comme toi... Mais moi... Je n'ai pas de réticence à ouvrir mon coeur aux autres et à me livrer sincèrement à eux... Quitte à prendre le risque de souffrir après parce que parfois, il est vrai qu'on ferait bien de ne pas rendre l'accès de nos coeurs facile, parce que lorsqu'on y entre, on n'en sort jamais sans le déchirer et alors c'est une plaie qui ne cicatrice jamais bien... Mais c'est ce qui nous rend humain au fond... Enfin... Je dis ça... Mais ça ne tient qu'à moi... Termina la jeune femme en soupirant avant de s'adosser contre l'arbre afin de se trouver plus à l'aise, tout en répondant au sourire que avait précédemment lança Drago, en affichant un petit sourire en coin. Puis, elle se gifla intérieuremet, s'intimant d'arrêter de se laisser aller, surtout aux vues de l'identité de la personne avec qui elle était entrain de converser. Elle ferma les yeux t se maudit mentalement de ne pas avoir pesé ses mots.

- Ecoute bien Granger, je ne suis pas une mauviette comme tes sois disant frères ! Tu ne sais pas qui je suis, personne ne me connaît vraiment ! Tu n’as aucune critique à me faire ! Tu ne sais pas ce que j’ai vécu, mon enfance n’a pas été rose et joyeuse comme la tienne, miss-je-suis-meilleure-que-tout-le-monde ! Je n’ai jamais eu de l’affection, de l’amour et tous ces sentiments débiles ! Je ne connais pas ça et j’espère ne pas les connaître car ce sont des sentiments de faibles. Tu as bien entendu, de faibles. Tu es faible, toi et toute ta bande ingrate !

Hermione fut surprise par la virulence des propos de Malfoy. Mais à quoi s'était-elle attendu au juste ? A ce qu'il se confie à elle ou qu'il ne pense à parler ne serait-ce qu'une minute civilement avec elle ? Non... Cela relevait tout bonnement de l'utopie... Tout de suite elle regretta de s'être “livrer” à lui puis se leva à son tour, s'apprêtant à partir mais elle se ravisa. Après tout, elle n'avait rien à perdre, elle et Malfoy se detestant déjà, une engueulade de plus ou de moins ne coûterait rien.

Elle s'approcha de lui et posa machinalement sa main sur un pan de la robe de Malfoy avant de commencer.

- Je n'ai jamais prétendu que tu étais une mauviette Malfoy, ni savoir une seconde qui tu étais ! Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit ! Excuse-moi de t'avoir blessé si c'est le cas ! Mais tu ne peux t'en prendre qu'à toi même ! Tu es fermé comme une huître et je ne pouvais pas calculer que mes propos t'atteindrai de quelque manière que ce soit ! Je ne te connais pas comme tu te plais à le dire et ne sait rien de toi ! Et puis en attendant, ma bande ingrate avec ses sentiments de faibles ont su triompher à mainte reprise de celui que ta famille honore et qui à ce jour n'est pas encore revenu au pouvoir !

Tout de suite la jeune femme regretta ses propos et eu un mouvement de recul. Voyant que le jeune homme ne réagit pas de suite, elle reprit le chemin du château, se maudissant intérieurement de n'avoir su tenir sa langue !

Hermione alors qu'elle remontait vers le château entendit tout à coups dans son dos un froissement de robe précipitée et elle n'eut pas le temps de dire ouf qu'elle sentit qu'on lui empoigna le bras et la personne, qui n'était autre que Drago usa d'une force telle qu'elle se retrouva presque collée à lui, la main posée contre son torse, lorsqu'il la retourna... Elle ne sut décrire alors ce qu'elle ressentit... Elle n'eut d'ailleurs elle-même pas le temps de poser des mots dessus que Malfoy s'écria :

- Tu ne sais pas de quoi tu parles Granger ! Tu…

Lassée de l'entendre crier et quelque peu non pas gênée, mais surprise par la situation incongrue dans laquelle il se trouvait, lui lança un regard implorant qui se voulait des plus appaisants. Elle fut surprise de voir alors dans le regard de son vis à vis quelque chose changer... Tout à coup, il donna l'impression d'être là... Là tout simplement, comme si il venait de laisser tomber un masque et elle fut d'autant plus étonnée lorsqu'il posa une main sur la sienne toujours posée sur le torse du jeune homme et lorsqu'il demanda d'une voix douce :

- On peut parler sans crier ?

Alors Hermione, déconcertée par ce brusque retournement de situation acquieça et gratifia Malfoy d'un mince sourire.